Imprimer cette page

GNIS SEMENCES ET PLANTS : Objectif « Zéro Phyto » … enherber pour moins désherber ou comment le végétal, les semences de gazon et la génétique peuvent aider les professionnels des espaces verts à se passer de désherbant

GNIS : Tutoriel Utilisateurs Professionnels Espaces Verts Entretien Mécanique Gazon GNIS : Tutoriel Utilisateurs Professionnels Espaces Verts Entretien Mécanique Gazon ©Gnis 2019
GNIS SEMENCES ET PLANS : Enherber pour moins désherber ©Gnis 2019

Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités territoriales ne sont plus autorisées à utiliser les spécialités phytopharmaceutiques de synthèse dans les espaces publics. Seuls subsistent les solutions de biocontrôle et les produits utilisables en agriculture biologique. Les stades et les cimetières bénéficient d’une exemption, mais de nombreuses communes sont engagées dans un programme « zéro phyto » et ce, pour l’ensemble de leurs infrastructures. Toutefois, la production de semences de qualité et le progrès génétique constituent aujourd’hui deux piliers sur lesquels peuvent s’appuyer les utilisateurs soucieux d’implanter des végétaux répondant à leurs attentes. Ainsi, il est tout à fait possible désormais d’enherber pour moins désherber…

Face à ces évolutions, trois types de réponses sont imaginables :

- Bétonner pour éliminer les végétaux … sauf que le végétal finit toujours par profiter de la moindre fissure pour pousser ;
- Laisser les végétaux pousser librement … mais cette solution perd vite son caractère bucolique, rendant les espaces concernés semblables à des friches qui perdent vite tout leur attrait ;
- Il reste heureusement une troisième voie, pour qui cherche à maîtriser le végétal et à s’en faire un allié. En effet, contre les adventices, rien de mieux qu’un gazon qui s’est implanté de manière homogène et rapide, et qui n’a pas permis aux plantes indésirables de se développer. Enherber pour moins désherber n’a rien d’un paradoxe !

Pour le gestionnaire, faire les bons choix

Puisque les gestionnaires des espaces verts ont moins de moyens pour corriger les problèmes d’adventices ou de maladies, il est plus que jamais nécessaire de tout faire pour les éviter. Pour cela, il faut réussir l’installation du gazon, et choisir des variétés qui s’implantent vite et s’avèrent plus résistantes aux maladies.

Chaque année, de nouvelles variétés plus performantes sur ces critères sont inscrites au Catalogue. Elles découlent d’un travail long et patient de la part des sélectionneurs, car il faut près de quinze ans pour développer une nouvelle variété de graminées à gazon.

Cependant, il n’est pas toujours facile pour l’utilisateur final de s’y retrouver. D’autant plus que les gazons sont le plus souvent vendus sous forme de mélanges, dans lesquels des variétés de qualités différentes peuvent être présentes. Le site choixdugazon.org permet de connaître les performances de chaque variété individuellement, mais force est d’admettre que des compétences techniques sont nécessaires l’utiliser à bon escient. Former le personnel à une meilleure connaissance des gazons et de leur entretien peut vite s’avérer utile.

Les mélanges pour gazon peuvent également bénéficier d’un label : « Label Rouge » et « Pelouse Ecodurable » garantissent à l’utilisateur à la fois un mélange de variétés performantes, mais aussi une composition adaptée à l’usage auquel le gazon est destiné : sport, ornement…

Dans tous les cas, inclure des critères de qualité dans tout appel d’offres ou achat portant sur des semences à gazon, semble désormais indispensable si on ne veut pas se trouver rapidement déborder par les problèmes : attaque de maladie, prolifération d’adventices, besoins de regarnissage fréquents… Apporter une solution efficace et pérenne à ces derniers sera d’autant plus difficile sans produit phytosanitaire de synthèse.

Or, tous ces problèmes représentent autant de coûts supplémentaires et de temps passé par les équipes en charge de l’entretien de ces espaces. Miser dès le départ sur la qualité, former son personnel pour faire les bons choix d’espèces et de variétés représentent des investissements qui seront vite rentabilisés à moyen et long terme.

Développer de nouvelles techniques d’engazonnement grâce aux nouvelles variétés

Les techniques d’engazonnement ont beaucoup progressé ces dernières années. Il est désormais possible de proposer des allées engazonnées dans un cimetière qui soient compatibles avec la circulation des personnes à mobilité réduite. Certaines communes expérimentent également l’engazonnement d’une partie des trottoirs ou des parkings.

Le progrès génétique et tout le travail de la filière semences ont permis de mettre sur le marché des gazons nécessitant moins d’entretien et engendrant moins de déchets de tonte. Cette pratique d’engazonnement apporte des bénéfices en termes de coûts d’entretien, comparés à une politique d’élimination systématique des mauvaises herbes, même isolées. D’autant que l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires rend cette pratique particulièrement difficile et chronophage.

Une chose est certaine : les habitudes changent et les besoins évoluent dans le sens d’un besoin accru de variétés de gazon de qualité. Toute la filière semences, de la recherche à la production, est mobilisée pour y répondre.

Pour les utilisateurs, un triple bénéfice… après un peu de pédagogie

Il n’y pas que le budget des gestionnaires qui bénéficient des techniques d’enherbement. Les utilisateurs des espaces ainsi transformés en profitent également pleinement. En effet :

- Ils bénéficient des tous les apports des gazons sur leur cadre de vie : baisse de la température ressentie, absorption du bruit et des poussières ;
- Ils évoluent dans un environnement mieux préservé : un gazon entretenu capte autant de CO2 qu’une forêt et il constitue un filtre efficace pour améliorer la qualité des eaux ;
- Ils sont heureux de fréquenter des espaces plus verts et plus beaux !

Ce dernier point reste évidemment largement subjectif. L’ensemble de la population n’aura pas forcément un à priori favorable à un projet d’enherbement. L’engazonnement d’un cimetière, par exemple, peut être vécu par certains comme un entretien négligé.

La meilleure réponse à ces objectifs reste la pédagogie. L’expérience montre qu’expliquer la démarche, mettre en avant les bénéfices attendus pour expliquer ses choix, fait rapidement changer le regard sur ces projets. Tout le monde bénéficie au final de voir les espaces urbains se parer de beaux gazons, issus du travail continu de la filière semences.

Source : Gnis - Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants

Évaluer cet élément
(0 Votes)
Dernière modification le vendredi, 15 novembre 2019 12:14
La Rédaction

Dernier de La Rédaction

Éléments similaires (par tag)