Mercredi 6 Avril, une conférence de presse à deux voix a réuni à la Maison des Centraliens M. Bruno Le Maire ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire, et M. Jean Pierre Michel, président de France Bois Forêt. M. Jacques Perrin, parrain de France Bois Forêt lors de l'opération Nature Capitale en mai 2010, a apporté son concours à cet événement. 

« Le commentaire de nos films, en ce qui concerne la forêt, c'est… le souffle du vent, le martèlement de la pluie sur le feuillage, le concert des chants d'oiseaux. Montrer la forêt, c'est pénétrer dans les labyrinthes des massifs forestiers, suivre les sentiers de l'école buissonnière de notre enfance, les chemins de liberté qui sillonnent entre les arbres. On s'y retrouve face à soi-même. Nous la protégeons parce que nous l'aimons et qu'elle nous est nécessaire. Et, pour paraphraser Saint-Exupéry parlant du désert, je dirais : je vaux dans le forêt ce que valent mes divinités. » 
Jacques Perrin, 
6 avril 2011.

Le ministre de l'Agriculture, des parlementaires ainsi que les présidents des organisations représentées au sein de l'interprofession France Bois Forêt, qui avait tenu son conseil d'administration au même endroit le matin même, étaient présents.

Après avoir rappelé l'identité et la mission de France Bois Forêt, et avant de citer les actions engagées par l'interprofession dans le cadre de l'Année Internationale des Forêts, Jean Pierre Michel a remercié le Ministre pour l'appui continu du ministère de l'Agriculture à la filière Bois. Il a également mentionné les différents sujets sur lesquels son soutien est encore nécessaire :

• La question de l'Aquitaine qui illustre toute la difficulté de créer une union véritable et complète, au service de l'intérêt commun,
• Le dossier de l'investissement en forêt qui conditionne la ressource de demain,
• La finalisation de l'application de la loi de Modernisation Agricole dans les domaines du foncier, des plans pluriannuels régionaux de développement forestier, de l'équilibre sylvocynégétique, du maintien du régime forestier et du versement compensateur afin que les communes forestières puissent compter sur toutes les compétences de l'Office national des forêts,
• La signature de l'extension de l'accord interprofessionnel.

M. Jean Pierre Michel a conclu son intervention en présentant en avant-première les spots de 30” qui seront diffusés à la télévision à partir du 25 avril pour faire mieux connaître ce dont “la forêt est source” : bien-être, avenir, créativité, chaleur, vie, inspiration, innovation et emploi.

Après que Jacques Perrin eut évoqué la forêt en créateur et en artiste, M. Bruno Le Maire a répondu à Jean Pierre Michel en rappelant d’abord la décision du président de la République d’engager la plantation d’une forêt de 1 000 ha sur le grand Paris, preuve de son attachement au développement de la forêt.

Il a insisté sur le devoir de valoriser la forêt qui est pour notre pays

• Un atout écologique, en matière de biodiversité, de captage de carbone, de filtrage des eaux, de protection des sols, etc.
• Un moteur de notre économie, plus créateur d'emplois que la filière automobile,
• Une source d'activité dans le territoire rural et donc de développement harmonieux,
• Une richesse culturelle, car la forêt est porteuse de mythes et d'histoire, et a été un haut lieu de la Résistance ; et un facteur de changement culturel avec l'intérêt croissant pour les maisons en bois.

Il a rappelé le chemin parcouru en matière de valorisation de la forêt et ouvert des pistes de travail :

• Renforcer le tissu industriel (scierie, industries du panneau et du papier) dans la dynamique de la création du Fonds Bois (2009), qui sera renforcée par l'implication d'OSEO ;
• Développer les débouchés dans la construction et l'énergie, comme cela a commencé à être fait avec l'augmentation du seuil d'incorporation du bois dans la construction neuve et le tarif de rachat de l'électricité produite à partir du bois ;
• Passer d'une logique de confrontation à une logique de coopération et de dialogue au sein de la filière entre les producteurs et les industriels, la forêt privée et la forêt publique, etc. ;
• Encourager la gestion dynamique de la forêt qui passe par la mise en œuvre des mesures de modernisation et également par la révision du contrat d'objectifs de l'ONF, qui doit aboutir en juillet 2011.

Le Ministre a réaffirmé fortement qu'il n'était pas question de remettre en cause ni le régime forestier, ni la mission de service public de l'ONF au profit des communes.

Enfin, pour relever le défi du changement climatique, il s'est prononcé pour la recherche et développement en génétique forestière et en sylviculture, et pour la relance de l'investissement forestier, en invitant les acteurs à trouver des financements innovants.

Source : France Bois Forêt