Chaque année, la SNHF organise un colloque scientifique dont le thème est lié à l'actualité scientifique et professionnelle horticole. Cette année, elle s’est  intéressée au langage des plantes. En effet, la communication dans le monde végétal a longtemps été tenue pour marginale voire inexistante quand elle n'a pas été raillée. Or, depuis quelques décennies, cette vision a évolué. C'est en premier lieu la communication entre les cellules et les organes de la plante qui a été étudiée pour comprendre sa croissance notamment. Les chercheurs ont ensuite constaté que la communication chez les plantes pouvait se faire sous terre, par le biais des racines, comme dans les parties aériennes.

Les plantes disposent par exemple de récepteurs sensibles aux composés organiques volatils émis par d'autres plantes. Elles sont ainsi capables de repérer leurs congénères, ce qui leur évite de les confondre avec des concurrentes et de dépenser inutilement des ressources à lutter contre elles.

Les récepteurs de lumière des plantes sont assez perfectionnés pour qu'elles reconnaissent les longueurs d'ondes renvoyées par les plantes qui les côtoient, et ainsi recueillir des informations sur leur environnement. En cas d'attaque par des herbivores, certains végétaux envoient des signaux chimiques qui, une fois captés par leurs voisins, les aident à mettre en place des stratégies de défense.

Ainsi, brouté par une antilope, le koudou - l'acacia de la savane - augmente considérablement la teneur en tanin de ses feuilles, qui deviennent, alors, impropres à leur consommation. Et il en est de même pour les arbres situés dans un rayon de plusieurs mètres.

Les plantes sont aussi capables de communiquer entre elles par leurs racines. En cas de sécheresse, les feuilles des plantes de petits pois se ferment pour limiter la perte d'eau et les pieds des plantes avoisinantes qui ne sont pas exposées à la sécheresse réagissent comme s'ils l'étaient.

A lire également :

• La communication chez les plantes : un regard historique. Stéphane Tirard
• Les outils de la communication végétale. Yvan Kraepiel

La communication interne

• Les signaux d'un développement harmonieux. Arnould Savouré 
• Réactions aux stress environnementaux. Thierry Améglio
• Le dialogue porte-greffe - greffon. Sarah Cookson
• Impact de la nutrition azotée et de la variété du porte-greffe sur la croissance végétative de la vigne. Julien Lecourt

La communication externe

• L'exploitation des plantes par les plantes. Philippe Delavault
• La symbiose, un échange gagnant-gagnant. Francis Martin
• Les composés volatiles donnent l'alerte chez les plantes. Xavier Daire
• Induction de résistances chez le blé lors d'une interaction compatible avec Blumeria graminis. Christine Tayeh
• Insectes et plantes : je t'aime moi non plus. Frédéric Marion Poll
• Conclusion. Yvan Kraepiel

Si le thème Quand les plantes se parlent vous intéresse, venez participez à l'une des journées de conférences et d'échanges destinées au grand public - professionnels, amateurs et jardiniers de demain : les 22 janvier, 29 janvier, 12 février 2015 à Paris et en province (Bretagne et Rhône-Alpes).

Source : SNHF