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PACTE POUR LE JARDIN : Tribune Libre à propos d’un nouvel arrêté relatif aux conditions d’autorisation d’un produit phytopharmaceutique pour la gamme d’usages « amateur » qui doit être promulgué en septembre 2019

« Depuis le 1er janvier 2019, l’application de la loi Labbé limite, pour les jardiniers amateurs, l’acquisition et l’utilisation des préparations phytopharmaceutiques aux seuls produits de biocontrôle, produits qualifiés à faible risque, et produits UAB (Utilisable en Agriculture Biologique). De ce fait, on assiste à une conversion généralisée des citoyens vers un jardinage raisonnable et raisonné, privilégiant la prévention à travers l’observation, les techniques culturales, et l’utilisation des solutions alternatives autorisées. Or, un nouvel arrêté relatif aux conditions d’autorisation d’un produit phytopharmaceutique pour la gamme d’usages « amateur » doit être promulgué ce mois-ci (fin de la consultation européenne le 16 septembre, publication potentielle de l’arrêté à partir du 23 septembre 2019).

La mise en œuvre en l’état de cet arrêté, notamment l’interdiction des produits en poudre, réduirait fortement et de manière disproportionnée, l’offre de solutions disponibles pour la gestion des bioagresseurs, la santé des végétaux dans les jardins, et la qualité sanitaire du potager et du verger.

Cet arrêté présente aussi des incohérences, puisqu’il vise à interdire aux jardiniers amateurs l’usage de produits qui, aujourd’hui, font partie des gammes de biocontrôle. C’est le cas de l’huile essentielle de menthe, sous prétexte d’un risque de sensibilisation lors d’un contact avec la peau (H317). Or, ce produit est proposé en diffuseur, donc sans risque direct d’exposition pour l’utilisateur !

Unis pour la première fois dans une action collective sous la houlette du Pacte pour le Jardin, plusieurs organismes et associations (FMB, FNMJ, IBMA, Jardinot, Promojardin, SNHF, UPJ), ont alerté les ministres de l’Agriculture, de l’Économie, de la Santé et de la Transition écologique sur l’importance des enjeux environnementaux et économiques d’un jardin en bonne santé.

Les organismes et associations signataires ont aussi attiré l’attention des Pouvoirs publics sur les impasses agronomiques et les risques que des jardins, devenus foyers de contamination, feraient courir aux cultures de proximité par un transfert des bioagresseurs vers les zones agricoles, faute de pouvoir les maîtriser. Il faut notamment éviter les dérives d’usages de produits autres que ceux dûment évalués et autorisés.

Or, beaucoup de familles cultivent aujourd’hui leur jardin, dans le but d’une production économiquement vitale, un potager s’avérant d’un grand secours pour les populations vulnérables. Par ailleurs, le plan Ecophyto II + revoit à la baisse les budgets dédiés à l’épidémiosurveillance. Cela aura forcément des conséquences graves sur l’action préventive qui est aujourd’hui, et fort justement, préconisée.

Dans ce contexte, les associations et organismes concernés, proposent que soient mis en place avant toute nouvelle évolution législative ou réglementaire :

  • Un état des lieux des problématiques sanitaires prioritaires

Un Groupe de Travail réunissant experts, scientifiques, associations de jardiniers, professionnels de la filière et décideurs politiques, pourrait établir la liste des bioagresseurs et des végétaux menacés, ainsi que les usages non couverts depuis le 1er janvier 2019.

  • Une stratégie nationale de soutien et de déploiement du biocontrôle qui intègre véritablement les JEVI (Jardins, Espaces verts, Infrastructures).

Aujourd’hui, seuls 104 produits avec mention EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins) sont inscrits sur la liste de la Direction générale de l’Alimentation. Par ailleurs, s’il était appliqué en l’état, l’arrêté supprimerait de l’usage amateur plus d’un produit de biocontrôle sur six, dans la liste actuelle bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Car il faut non seulement les maintenir à disposition des jardiniers, mais aussi soutenir la recherche et l’innovation pour accroître la diversité de solutions efficaces et le nombre d’usages couverts.

  • Le renfort indispensable et non la suppression du soutien à l’épidémiosurveillance des jardins d’amateurs pour accompagner les particuliers dans l’évolution des bonnes pratiques de jardinage et limiter ainsi les risques d’épidémies.

> Contact pour toutes informations complémentaires et précisions sur l’action collective : Pacte pour le jardin »

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Dernière modification le jeudi, 26 septembre 2019 17:42

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