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Evolution du commerce de proximité et enjeux pour le commerce de fleurs

VAL-HOR-LOGOCes dernières décennies, le nombre de commerces a fortement diminué, en particulier les très petites en entreprises. D’après les estimations, pour les entreprises de moins de 3 salariés, le nombre d’épiceries a été divisé par 6 entre 1966 et 1998, celui de crèmeries/ fromageries par 4 et celui de boucheries par 3. Deux secteurs ont échappé à cette tendance : les librairies et commerces de journaux n’ont baissé que de 10 % au cours de cette période mais surtout le nombre de commerces de fleurs de moins de 3 salariés a augmenté de 68 %, passant de 5 900 en 1966 à 9 900 en 1998.

Forte diminution du nombre de petits commerces

Le déclin du nombre de commerces se traduit logiquement par une baisse du nombre de communes, notamment les plus petites, disposant de petits commerces. Entre 1980 et 1998, les communes de moins de 250 habitants ont perdu 2/3 de leurs commerces de proximité et celles de 250 à 500 habitants, près de la moitié. Les facteurs de ce changement sont à la fois d’ordre économique (évolution sans précédent de la grande distribution, augmentation du parc automobile, augmentation du taux d’équipement en congélateurs) et sociodémographique (évolution des comportements alimentaires, travail féminin, réduction de la taille des familles). En 1980, 76 % de l’ensemble des communes de France métropolitaine disposaient d’au moins un petit commerce. Actuellement, cette proportion est de 47 %.

Cependant, depuis le début des années 2000, le nombre de commerces traditionnels diminue moins rapidement. Chez les fleuristes et autres commerces de fleurs, le nombre d’entreprises est passé de 17 200 en 1999 à 17 100 en 2007 (soit une baisse annuelle moyenne de 0,1 %) alors qu’il était passé de 17 800 à 17 200 entre 1993 et 1999 (baisse annuelle moyenne de 0,6 %). En observant cette évolution par zone pour 1999-2007, on remarque une baisse du nombre de fleuristes en milieu urbain alors qu’en moyenne les autres commerces ont légèrement augmenté. En revanche, l’augmentation du nombre de fleuristes en milieu périurbain et rural est plus forte que pour les autres commerces.

Les Français attachés au commerce de proximité

La transformation du tissu commercial n’échappe pas aux Français qui sont 43 % à avoir le sentiment qu’autour d’eux il y a moins de commerces de proximité qu’il y a 5 ans. Cette tendance est davantage perçue chez les personnes situées en milieu rural ou âgées de 70 ans et plus. On estime à 97,0 % la part de la population française située à moins de 15 minutes d’un fleuriste. Pour les épiceries ou supérettes, cette proportion atteint 99,6 %. En 2007, on compte 2,8 fleuristes pour 10 000 habitants avec une proportion en milieu rural proche de celle en milieu urbain.

Si l’on compare le nombre de fleuristes à d’autres commerces non alimentaires, on remarque pour l’ensemble du territoire, un plus grand nombre de magasins de vêtements, de pharmacies ou encore de librairies que de fleuristes. Les autres commerces non-alimentaires sont moins bien répartis sur l’ensemble de la population.

Au-delà du caractère pratique (accès aux services de base sans voiture, dépannage) ce type de commerce est vu comme un vecteur de lien social grâce à sa proximité relationnelle qui peut contribuer à l’animation et la vie des quartiers. D’ailleurs, un sondage mené par Ipsos en 2005 relatif à l’installation de citadins à la campagne indique que le premier avantage de cette démarche est de contribuer à faire vivre les services de proxmimité (écoles, commerces,...).

Les résultats d’une autre étude plus récente (2008), menée cette fois par Altavia/Opinion Way confirme cette tendance. Ils montrent que les consommateurs regrettent la diminution des commerces de proximité. Leurs habitudes ont changé ; désormais ils s’y rendent davantage afin d’éviter les dépenses superflues mais aussi pour gagner du temps et y trouver un lien social.

Perspectives des commerces traditionnels et de proximité : regain de l’attractivité des espaces ruraux et des grandes villes

Après une stagnation de la population en milieu rural entre 1982 et 1999, on observe au début des années 2000 un retour à la croissance des espaces ruraux mais aussi des grandes villes. L’enquête Ipsos de 2005 révèle que le souhait des citadins de partir vivre à la campagne est loin d’être un phénomène marginal. 34% des citadins souhaitent s’y installer. La majorité de ces personnes souhaite déménager à la campagne pour y passer toute ou une partie de leur retraite.

Si cette intention répond au désir d’améliorer son cadre de vie en s’éloignant du bruit, de la pollution, pour se rapprocher de la nature, ces individus veulent avant tout savoir quels sont les commerces à leur disposition. D’après l’INSEE, le regain des espaces ruraux et des grandes villes pourrait se traduire par une redynamisation des petites structures commerciales, caractéristiques de ceux deux zones (INSEE Première N°1245, juin 2009).

Dans le cas des fleuristes, cette perspective pourrait donner lieu à un enjeu important dans la mesure où les fleuristes comptent parmi ceux dont l’adéquation entre leur localisation et celle de la population est la plus élevée. L’INSEE, par le calcul de l’indice Gini, a analysé le niveau de corrélation entre le nombre de commerces et celui d’habitants. L’indice de Gini est un indicateur synthétique d’inégalités, compris entre 0 et 1. Plus l’indice est proche de 0, moins il y a d’inégalités.

Dans ce cas, 0 signifie qu’il y a adéquation parfaite entre la localisation de la population et celle des équipements; 1 signifie que tous les commerces sont concentrés dans la plus petite commune. Ainsi, avec un indice relativement faible (0,33) la localisation des fleuristes suit de près celle de la population.

D’après l’INSEE, le retour de la croissance démographique en milieu rural et dans les grandes zones urbaines n’est pas encore visible sur le tissu commercial. Il semblerait qu’il faille attendre quelques années pour que les flux migratoires se répercutent sur la répartition du nombre d’équipements commerciaux. Et pour cause, si en milieu rural, l’évolution du nombre de commerces de détail reste très en-deçà de celle de la population depuis 1999 (période durant laquelle on observe l’accroissement démographique), les zones où l’on constate depuis plusieurs décennies une croissance démographique soutenue, à savoir la banlieue et le milieu péri-urbain, l’évolution du nombre d’équipements commerciaux est, pour la plupart des activités, supérieur à la moyenne nationale en 1993-1999 et 1999-2007. De même, dans les grandes zones urbaines où le retour de la croissance démographique est comme en milieu rural plus récent, l’évolution du nombre d’équipements commerciaux est inférieur à la moyenne nationale (Source: INSEE Première N°1245, juin 2009).

Vieillissement démographique

La croissance des zones rurales et des grandes zones urbaines pourrait s’accentuer avec le vieillissement démographique. En effet, comme indiqué plus haut, la majorité des citadins qui souhaitent s’installer à la campagne envisagent de le faire pour y passer tout ou partie de leur retraite.

Par ailleurs, un autre sondage Ipsos réalisé auprès de seniors sur le lieu où ils souhaiteraient habiter durant leur retraite révèlent une préférence pour un logement en centre-ville. Cette préférence est plus marquée chez les 70 ans et plus que chez les 50-59 ans ou 60-69 ans. L’une des explications est la présence de facilités en centre-ville (transports, services, commerces) qui favorisent leur autonomie.

D’après les estimations de l’INSEE, les 50 ans et plus représentent actuellement 45 % de la population française, dont 21 % âgés de 65 ans et plus. En outre, les seniors constituent une part importante de la clientèle des fleuristes. En 2009, plus de la moitié (51 %) des dépenses des particuliers en fleurs et plantes d’intérieur était réalisée par des 50 ans et plus (dont 22 % de 65 ans et plus).

Source : Panel consommateurs TNS Sofres pour Val’hor et FranceAgriMer

 

 

 

 

 

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Dernière modification le samedi, 06 janvier 2018 19:17